Bien sûr, je pourrais vous décrire mes impressions à chaque longueur comme l’a si bien fait Jean-Luc LeFloch dans AlpiRando « Quand Marco lance le rappel au dessus d’une mer de nuages qui vient battre le flanc du canyon, je n’ai ni idée de la difficulté, ni du caractère exceptionnel de la voie ».
Ou bien même, relire le topo n°94 des 100 plus Belles (Denoël 1981 p 218) : « parmi toutes les voies du Verdon, Pichenibule est une référence et une grande classique de difficulté. Pichenibule était le nom d’une brebis de l’un des auteurs de la voie, JP Moron ; voilà un mouton devenu célèbre chez les grimpeurs… ».

Mais je préfère vous livrer mes impressions "à froid" 6 mois après l'ascension:

Oui, se lancer dans Pichenibule est une aventure encore d'actualité; il faut savoir bien grimper, avoir de l'expérience, être en forme, savoir cavaler dans les longueurs "faciles", anticiper l'itinéraire, tenir un horaire...

Dans les longueurs intéressantes du bas , n'hésitez pas à apporter un peu de matériel de montagne car les spits sont vieux, les renforcer avec une sangle et deux friends est prudent.
Dans les traversées du haut cherchez, fouinez, ne vous lancez pas dans la première ligne de scellements venue; les voies sont maintenant nombreuses.

On croise quelquefois des cordées de jeunes grimpeurs partis bien plus tôt et sortis à la nuit...

Choisissez un compagnon de cordée indestructible; l'ambiance sera bonne, le moral aussi. La sortie est pour bientôt.

Le relais n°10 est bien gazeux, installé au pied du terrible mur en 7b+; ne vous laissez pas impressionner.

Cette avant dernière longueur, lisse, bombée et repoussante se négociera en artificielle; les spits rapprochés auront raison de notre liberté de jaunir le pas.
A la sortie n'oubliez pas de demander un petit effort à votre seconde de cordée: il faut bien qu'elle participe un peu en lovant la corde. (ps: cette seconde avait assumé Mescalito et Estemporanée en tête les deux jours précédents!)
Il ne nous reste plus qu'à remercier Monsieur Perrier pour avoir inventé cette aventure indémodable. Pschitt, nous sommes heureux de constater que les dieux de la grimpe sont toujours avec toi.

Jacques Perrier à l'entrainement en 2011 à l'Etoile Noire (Power 7b)
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