Conditions météo effroyables, embruns persistants, soleil mordant, le vent vous saoule en une demi journée.
Mais Kerlouan, ça signifie "chez Louan" en breton et on peut donc s'attendre à croiser quelques âmes égarées, que l'on ne croise plus dès que l'été amène une population moins hydrophobe.
Le premier égaré dans cette contrée qu'il m'a été permis de croiser est Bernard (aux alias aussi évocateurs que mensongers: "l'homme de la foret", "le solitaire", certains l'ont même taxé de footballeur!).
Une chose est sure: Bernard connait kerlouan.
Depuis bientôt plus de dix ans, il grimpe sur ces cailloux, déambule parmi les "irvis" (ces langues de sables permettant à marée basse d'accéder à certains chaos rocheux), défriche méthodes et mousses pour passer de bons moments d'escalade.
C'est avec Yannik et Bernard donc que Kerlouan se découvre.
En 2005, je montre un film sur le spot à un ami :Loic Gaidioz et il viendra nous rendre une petite visite avec Olive le breton et Fred de grimper. S'en suivra une première médiatisation avec le magazine et un petit film .
http://tripsalomon.free.fr/breizh.wmv
Avec face ouest, le noyau des grimpeurs finistériens se cristalise et autour d'une dynamique d'ouverture qui nous laisse de belles images...
Même si Kerlouan c'est aussi celà:
On s'accroche mais on voit bien que les personnes qui viennent grimper relèvent un sacré pari sur la météo...
A une époque où tout n'est que performance , esthétisme et rentabilité, il est bien évident que venir grimper à kerlouan ne satisfaira peut être pas le plus grand nombre.
Devoir patienter entre deux grains au bistrot pour que le projet sèche, devoir se résigner à abandonner tel bloc menacé par la marée, observer dépité la pulpe vive de ses doigts, voilà des situations concrètes qui font de l'escalade un jeu bien plus attrayant que la simple gymnastique. pourtant on ne se marche toujours pas dessus à Kerlouan, les plus motivés poursuivent leur quête discrètement.
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